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nages de la ville; le résidu est quelque peu de mar­chans et gens de mestier, lesquelz ont eu par cy devant de grans charges à supporter tant au moyen du decry des monnoyes que des monstres qu'ilz ont faictes comme pour les pieces d'artillerie qu'il leur convient foire par ordonnance du Roy pour la garde, seurlé et deffence de cested, ville : par quoy, si on vouloit tout comprendre à contribuer au don de xl'u
DU BUREAU                                               [1512]
livres requiz par le Roy, la somme se pourroit bien finer; mais si on veult comprendre seullement lesd, marchans et gens non privilegiez, la Ville fait offre seullement de xxm livres, qui neantmoins sera bien difficile à asseoir et lever; suppliant à mesd. s" les commisseres qu'ilz s'en vuellent contanter.
Lesquelz ont respondu que du tout advertiront le Roy pour avoir sur ce sa response.
CCLXXXIX et CCXC. — Autres lettres du Roy touchant led. don requiz.
[Assemblée sur ce faite.]
24 et 26 octobre i5i2. (Fol. 249 r°.)
Et le xxiine dud. mois d'Octobre furent appor­tées de Court, par monsr mess" Anthoine Duprat, chevalier, premier president en la Court de Parle­ment, lettres du Roy adressans à mesd. s" Prevost des Marchans et Eschevins, portans creance en sa personne; lesquelles il leur présenta. Et, icelles par eulxveues, leur declara et exposa sa creance selon que led. Sr lui avoit ordonné, en les exhortant qu'ilz eussent de brief à faire leur response sur ce aud. Sr, ad ce qu'il n'eust cause de soy malcontanter de laville.
Et le xxvi° dud. mois firent iceulx Prevost et Es­chevins Assemblée en l'Ostel de la Ville, des Con­seillers, Quarteniers et autres notables personnages d'icelle; et là firent faire lecture desd, lettres en la presence des assistans, desquelles la teneur s'ensuit:
14 octobre. De par le Roy. "Trés chers et bien aînez, nous avons donné expresse charge à nostre amé et feal conseiller et premier president de nostre Court dé Parlement à Paris, de vous parler du don et octroy que vous avons fait requerir, pour nous ayder et subvenir aux grans charges et affaires que avons à supporter et soustenir pour la tuition et deffence de nostre Royaume et résister à noz ennemis, comme il est notoire; à quoy n'avez encores donné fin et resolu­tion, que trouvons bien estrange, veu la grandeur de nosd. affères et que estes la principalle ville et cappitalle de nostred. Royaume, qui deussiez don­ner exemple à toutes les autres; vous prians à ceste -fois que toutes excusations et. difficultez Cessans, vous nous vueillez liberallement acorder ce que nous requérons, ainsi que en semblable [cas] ont fait toutes les autres bonnes villes franches de nostre Royaume; vous advisant que autrement nous n'au-
rons cause de nous contanter de vous, car nous avons fait estat de lad. somme pour servir à Ia despense extraordinaire de noz guerres de ce present mois d'Octobre et Novembre, où ne fault pas qu'il y ait faulte pour les inconveniens irréparables qui s'en pourroyent ensuyvir, ainsi que plus à plain enten­drez par nostred, premier president, lequel vous croirez de ce qu'il vous en dira de par nous comme feriez nous mesmes.
"Donné à Blois le xiiii0 jour d'Octobre."
LOYS.
Signé : Gedoyn.
Et au dessus estoit escript :
A noz trés chers et bien aînez les Prevost des Mar­chans et Eschevins de nostre bonne ville de Paris.
Laquelle lecture faicte, mond. sr le Prevost des Marchans dit et exposa bien amplement la declara­tion de mond. sr le premier president, en remons­trant les grans charges et affères que le Roy avoit de present à soustenir pour la garde et deffence de ce Royaume, et neantmoins n'entendoit ne vouloit led. Sr ses officiers du Palais estre contribuables aud. don, mais les reservoit et exemptoit de ce pour au­cunes causes à luy réservées. Et pour ce avoit fait fere cette Assemblée pour adviser ce qui estoit à faireen la matiere, etquelle response seroit faicte au Roy sur la somme de xl™ livres par luy requise, en demandant ausd, assistans particulierement leurs advys et oppinions.
Lesquelz par leur oppinion ne se trouverent en suf­fisant nombre pour deliberer ne conclure cn ceste ma­tiere, mais furent d'avys remettre la matiere à jeudi prochain en plus grande assemblée de gens de divers estatz; et n'y eust autre conclusion prinse pour ce jour.